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Traitements et soins

Des traitements variés ont été proposés, et des progrès notables ont été réalises au cours des dernières années. L'amélioration des explorations fonctionnelles a permis de mieux choisir les traitements adaptés à chaque cas.

Les médicaments

De très nombreux médicaments utilisés en cardiologie, neuro-psychiatrie, oto-rhino-laryngologie, etc... ont des effets jusqu'ici insoupçonnés sur la vessie et l'urètre. Il est donc indispensable de bien connaître les traitements suivis par les patients: l'arrêt d'un traitement améliore parfois à lui seul les troubles urinaires. A l'inverse, ces effets secondaires sur le bas-appareil urinaire sont utilisés à titre thérapeutique:

  • Parasympathicolytiques pour réduire les contractions vésicales.
  • Parasympathicomimétiques pour les renforcer.
  • Alpha-bloqueurs pour ouvrir le col et diminuer la résistance urétrale.
  • Myorelaxants pour relâcher le sphincter strié, etc...

La rééducation

Concerne les faiblesses musculaires du périnée chez la femme et chez l'homme. Elle peut aussi contribuer à réduire l'hyperactivité vésicale, ainsi que les contractions musculaires. La rééducation associe:

  • Des techniques de kinésithérapie classique de renforcement musculaire du périnée, mais aussi de remobilisation des patients, indispensable chez la personne âgée.
  • La stimulation électrique musculaire, dont l'action est de renforcer le muscle, et qui peut également atténuer les contractions excessives du détrusor et de l'urètre.
  • Le biofeedback, ou rétro-contrôle sensoriel, qui permet au patient de renforcer sa musculature dont il suit l'intensité de la contraction sur une courbe, une colonne lumineuse, ou selon un son d'intensité variable. Cette technique est parfois utilisée en quelque sorte en sens inverse pour diminuer les contractions vésicales.
  • Les techniques comportementales, qui permettent d'agir sur les habitudes de miction, par exemple par la simple tenue d'un calendrier mictionnel.
  • La relaxation qui entraîne une détente générale et une prise de conscience du schéma corporel.
  • L'apprentissage des techniques réflexes, ou le renforcement des muscles du tronc en cas d'incontinence d'origine neurologique.

La chirurgie

C'est une thérapeutique fondamentale de l'incontinence. Elle comporte de nombreuses techniques: de suspension du col vésical, cure de prolapsus, hystérectomie parfois, chez la femme, prostatectomie, sphinctérectomie striée chez l'homme, etc... Les indications doivent être posées âpres un bilan aussi complet que possible.

Création d'un réflexe mictionnel induit par percussion de la région vésicale

Ceci s'applique à des cas de paraplégie et d'hémiplégie et dans certains cas d'incontinence par dyssynergie vésico-sphinctérienne consécutive à des scléroses multiloculaires. La percussion de la région vésicale a intervalles réguliers toutes les 3 heures peut induire un reflexe permettant une contraction vésicale autonome. On recherche par cette technique, la vidange aussi complète que possible, ainsi qu'une continence durable entre les mictions.

Dans les paralysies flasques de la vessie, cette technique ne donne pas de résultats et des sondages intermittents lui seront substitués.

Recueil par étuis péniens

Ceux-ci s'utilisent chez l'homme en cas d'incontinence réflexe chez les hémiplégiques, ou lors d'atteintes post-opératoires du système sphinctérien. Ils permettent un compromis acceptable et sont reliés à une poche de recueil. Pour des raisons d'hygiène et de prévention de risques infectieux, les matériels à usage unique avec poche correspondante sont à privilégier.

Sondages intermittents et auto-sondages

Ceux-ci se font à intervalles réguliers définis pour chaque cas, plusieurs fois par jour, afin d'éviter les dilatations vésicales et des volumes résiduels et de développer ainsi des incontinences. Dans certaines formes de paralysies flasques de la vessie, dans les incontinences réflexes, ainsi que dans les cas obstructifs de la partie basse non opérables, cette pratique peut se poursuivre durant plusieurs années sans les dangers de la sonde à demeure.

Il est cependant à noter que les sondages intermittents réclament non seulement une habilité manuelle, mais également la prise de conscience de la nécessite d'une manipulation totalement aseptique. Dans les cas d'auto-sondages, il convient de faire respecter scrupuleusement les intervalles de temps.

Sondage suprapubien

Dans ce cas la sonde est introduite dans la vessie par voie transpéritonéale. Le risque d'infection est moindre qu'avec la sonde à demeure, mais cette technique n'est pas non plus totalement dénuée d'éventuelles complications.

Sonde à demeure

C'est une pratique que l'on rencontre malheureusement encore souvent, notamment chez les personnes âgées qui à l'origine ne présentaient pas d'incontinence particulièrement marquée. Etant donné la kyrielle de complications possibles, infections des voies urinaires ou péritesticulaires, rétractions vésicales, calculs vésicaux etc... cette technique est à réserver aux cas ultimes.

Produits absorbants à usage unique

Les soins apportés aux patients à l'aide de produits absorbants à usage unique ont une importance primordiale dans le cadre du traitement global, autant pour des raisons médicales que d'hygiène. Il s'agit la soit de compléments thérapeutiques précieux, soit dans les cas réfractaires, de la seule solution pour restituer à l'intéressé passagèrement une continence "sociale", ou permettant de réduire les conséquences de l'incontinence. Les divers aspects des soins possibles à l'aide de produits absorbants à usage unique sont décrits plus loin.